« L’aimer une vie entière. Mais au moins, l’aimer bien »


Tu sais, j’ai vu une femme grandir. Et toi rétrécir de plus en plus. Le puzzle est toujours parterre, les morceaux toujours éparpillés. Mais elle grandie. Enfin, elle essaie. En tout cas mieux qu’hier, moins bien que demain. Des murs elle en ramasse toujours. Des pièces, elle en perd toujours. Mais elle avance. Elle marche, pas après l’autre, sur ces pavés encore un peu abimés par vos anciens pas. Parfois, y a ces trous si connus qui réapparaissent. Mais qui disparaissent de plus en plus rapidement. Comme si elle vivait, enfaite, une deuxième vie. 


Avant-hier, elle n’avait pas connue la solitude. Elle avait toujours des bras vers qui se tourner. Elle avait ses habitudes. Elle avait ses fous rires. Elle avait ses caresses. Les mecs, c’était non merci, sauf toi. Elle les faisait peut-être tourner en bourrique, les autres. Mais son coeur t’appartenait de toute manière. Alors à quoi bon. Sa main tenait la tienne. Sa liste de course était la tienne. Ses weekend étaient les tiens. Ses vacances étaient les tiennes. Tu étais tout simplement elle. 

 

Hier, elle a connu la solitude. Elle a connu son lit froid et vide. Elle a connu la tristesse. Elle a connu son reflet seul face au miroir. Elle a connu les doutes. Elle a connu la vie, simple et seule. Elle sait ce que c’est. Autant tout donner, autant se voiler la face pour être deux. Même mal accompagnée. Mais tant pis. La solitude l’a rongé tellement. Elle ne dirait même pas qu’ils étaient des erreurs. Tout simplement des leviers en plus pour avancer. Parfois égoïste, elle savait, finalement, que cela n’aboutirai à pas grand chose. Au moins ça remplissait un peu. Les trous, tu sais, tout ça. Le coeur camembert. 

 

Aujourd’hui, elle connaît toujours la solitude. Mais, l’accepte. Et l’apprécie. Ne passe plus son temps à vouloir combler un vide in-comblable, comme on pourrait dire. Elle n’a plus besoin de mousse, de colle ou de quoique se soit. Elle se sent libre. Enfin, beaucoup plus qu’elle ne l’était avec toi. Alors oui, si avant-hier, on lui avait dit qu’elle serait plus heureuse sans toi qu’avec, elle aurait juste cracher à terre toutes ces conneries. Mais aujourd’hui, elle sourit. 

 
Demain, elle ne connaîtra peut-être plus la solitude. Qui sait. Mais elle, elle ne pensera plus à avant-hier. Elle pensera à aujourd’hui. A la femme qu’elle est, seule, et semble-t’il, un peu plus épanouie que lorsqu’elle était à tes côtés. Alors être plus exigeante, oui. Oui, car elle ne veut qu’une chose. Pouvoir s’aimer elle-même, se construire elle-même. Et non qu’un autre le fasse à sa place. Elle ne veux plus de puzzle. Plus de colle. 


" Ont'ils oubliés leurs promesses ? au moindre rire, au moindre geste. Les grands amours n'ont plus d'adresse.
Quand l'un s'en va et l'autre reste."