Junkie-A

A Heartbreak

Mercredi 16 mai 2018 à 3:28

« Mais cette fois, il y avait le manque »


Tu sais, j'aurai vraiment voulu que pour une fois, cela marche. Que je ne reste pas une nouvelle fois collées sur ses pavés avec mes pièces de puzzle éparpillées sur le sol. J'aurai vraiment voulu qu'elles ne se périment pas. Qu'elles ne s'envolent pas à nouveau. Car elles n'étaient déjà plus assez nombreuses là parterre. Mais maintenant, elles ont toutes disparues. Toutes balayées. Et je vais encore devoir faire des tonnes de pas sur ces pavés pour les récupérer. Je vais encore devoir me battre, me torturer le bide et le dos à me baisser pour les cacher à nouveau. Car plus jamais je n'aurai envie de les montrer. On me les vole trop souvent. Et ne me les rends jamais. Alors, dorénavant, je vais choisir le silence plutôt que cette façon curieuse de croire que l'on restera. Car rien ne dure jamais. Et que c'est plus facile de garder mes puzzles pour moi. Je ne veux pas qu'ils finissent en confettis. Et je m'étais promis en plus, de ne jamais recommencer. A avoir mal. De ne plus jamais m'attacher à qui que se soit. De protéger le peu de morceaux qui me restait. De ne plus jamais en donner une seule pièce. Mais la drogue est plus forte que moi finalement. Me shooter aux papillons pour un rendez-vous ou deux. Voilà ce qu'il me reste. Me défoncer à l'éphémère. Me défoncer à des inconnus qui me prennent et me jettent comme mes nouveaux confettis. Me défoncer à l'absence. Me défoncer au manque. Me défoncer à la souffrance. Car de toute manière, ce n'est pas demain que tu me verras sourire. Mais je te dirai pourtant que je vais bien. Mais je ferai semblant. Semblant d'aller bien, d'aimer le soleil qui réchauffe la peau, de ne plus penser à toi, de me trouver belle, d'avoir réussi à tourner la page, d'être prête à distribuer mes pièces et d'être capable de mettre un pas devant l'autre. Car le surplace, je le connais maintenant. Et le monde qui tourne autour, aussi. Et le destin qui s'acharne, encore plus. Et rien ne s'arrêtera jamais. Alors je laisse place aux symptômes de sevrage. A cette boule au ventre au lieu des papillons. A mes cris. A mes pleures. A mon dégoût de moi-même. Aux dégoût des autres. A ce manque de confiance en l'avenir.

Pourtant, je n'ai pas si peur de vivre.
Mais il faut croire que j'aime m'auto-détruire. 
 

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