«  Je sais plus si je veux mourir ou si je veux croire toutes ces conneries,
que je me raconte pour dormir ou sortir de mon lit. »



Tu m’as détruite. Tu m’as anéantie. 


Toi tu m’as gardé. Egoïstement, pendant tout ce temps. Tu m’as retiré pièces par pièces ce qui restait de mon coeur. Un coin, un bord, puis l’intérieur. T’as fait le puzzle à l’envers. Et là, tu m’as juste remis dans une boîte qui traîne sur une étagère. Je commençai déjà à prendre la poussière, mais tu y faisais quand même attention. Maintenant, j’étouffe. Tu ne t’occupes plus de moi. On ne voit même plus les écrits sur la boîte. T’en a juste commencé un autre. Un plus beau, un plus moderne. Un plus jeune. T’as juste oublié que l’ancien puzzle, tu le construisait depuis 6 ans. Mais vu que les pièces disparaissaient, tu t’es dis à quoi bon. Tu m’as rangée. Juste rangée. Mais trop mal rangée. T’as pas fait comme il faut. 


J’ai pourtant essayé moi. D’avancer. De mettre un pas devant l’autre. Je me suis même dit, à quoi bon ? Allez, faites de moi ce que vous voulez. De toute façon je suis entièrement vide. Il me manque des tonnes de pièces. Et vous, vous n’allez jamais les retrouver. Alors faites ce que vous voulez de moi. Utilisez-moi, jetez-moi, aimez-moi. Celui qui a les pièces manquantes, vous ne le rattraperez jamais. Il les tiens dans ses mains. Il joue avec. Et en perds quelques-unes au passage mais c’est pas grave. Je sais que j’ai marqué sa vie. Je sais qu’il ne me fera jamais aucun mal. Je sais qu’il en gardera toujours une près de lui. 


Et rien qu’aujourd’hui, dans toutes ces certitudes, la boîte est complètement tombée parterre. Les quelques pièces qui y restaient se sont éparpillées sur le sol. Et toi, dans tout ça, au lieu de les ramasser une par une, sûrement parce que c’est trop dur, t’as préféré les aspirer. Et jeter le sac. Sauf que tu vois, elles sont complètement amochées maintenant. La couleur est partie sur quelques unes, certaines sont déchirées même. Et toi, tu t’en fiche. T’en a un autre à faire là. Un 100 pièces. Beaucoup plus simple à faire. T’as préféré la simplicité aux 10000000000 pièces que tu avais déjà débuté. 


Tu as été l’homme que j’ai aimé le plus au monde. Est tu l’es toujours. Mais me faire mal à ce point-là, t’avais pas le droit. Notre histoire aujourd’hui ne se résume qu’à un seul message pour toi ? Un « Je ne t’aime plus. Je refais ma vie. Je n’ai rien d’autre à te dire. Maintenant passe à autre chose ». Je mérite réellement ça ? La femme qui aurait tout fait pour toi, mérite finalement à être placée dans une poubelle et à être déchirée en milles morceaux ? 


Je ne pourrai jamais plus me reconstruire après tout ça. Je veux refaire ma vie oui. Mais je le voulais avec toi. Tu m’as dis tellement de choses que j’y croyais vraiment que c’était possible. Et toi, comme ça, du jour au lendemain, tu me fais prendre la poussière. Et tu me brises entièrement.


« Je sais plus si je cicatrise ou si je pisse encore le sang. Si je suis moi ou si je me déguise. Je sais plus si j’ai peur ou si je ne crois plus en rien. Si mes larmes coulent sur ton coeur. Je ne sais plus si c’est normal d’avoir le coeur le coeur toujours trop haut qui se soulève dans mes entrailles et bousille mon cerveau. »