J’avais vraiment rien à perdre, vraiment. Et puis te trouver, ce soir-là, dans ce fichu bar, ça m’a juste fais remonter 10 ans de ma vie dans mon bide. Toutes ces fois où je te voyais de loin, oui toi, la belle gueule sur les pavés. Et moi, je ne faisais que regarder einh, parce que jamais au grand jamais j’aurai osé venir t’interrompre. Je n’étais/suis pas autant bien que ça. Et puis je t’ai oublié. Je ne t’avais pas tellement revu à vrai dire. Je savais juste que tu travaillais dans un nouveau restaurant. J’ai fait ma vie. Ma première vie peut-être. J’ai rencontré celui qui passa sa vie 6 ans auprès de moi. Et qui a bien détruit ce qui me restait de coeur. Les puzzles sont toujours sur le tapis rouge. Alors moi, quand je t’ai vu dans ce bar, j'ai pas tellement géré tu vois. Et puis j’ai juste pas osé. Te regarder de loin, j’en avais l’habitude. Et puis voilà que sonne la fin, les lumières s’allument. Et dans ma tête, des « voilà, encore une fois tu t’en prends plein la tronche ». Une cigarette à peine allumée, et une main sur mon épaule. « Bon, tu m’en donnes une ? ». Et c’était toi, la belle gueule à la doudoune bleue claire. Bien sûr, l’alcool aidant, je t’ai tout de suite avoué que j’utilisai des jumelles sur toi depuis presque 10 ans. (Toujours le pieds dans la merde einh, de toute façon…). Le 30/40 sonna malheureusement l’heure et toi t’as pas suivi. T’es resté là. Et moi je m’en suis bouffée les doigts. Alors voilà. Le dimanche suivant je t’ai retrouvé. Sur les réseaux sociaux, ouais c’est pas le top du romantisme mais je n’avais trouvé que ça. Et je t’ai écris. Dans la certitude que tu n’allais rien me répondre, parce que ton statut indiquait « en couple » et parce que j’en valais vraiment pas la peine. Et pour une des premières fois de ma vie, tu m’as répondu. Et tu m’as laissé une sacré porte ouverte. Et là, moi, j’ai juste encore pas géré. Parce que, ça m’est jamais arrivé, parce que j’y croyais absolument pas, parce que les papillons étaient partis depuis tellement longtemps, parce que mon puzzle traine toujours à terre. Parce que c’était Toi. Alors, moi, ta page ouverte presque 24h/24h, j’y ait incorporé des couleurs. Et j’ai bien regretté, mon natel à travers ma chambre. Et, message de toi. Plusieurs messages de toi. Un RDV. Le lendemain. Non mais pincez-moi je rêve. Je ne mérite pas ça, vraiment. Je ne vais pas y aller, je vais te faire perdre ton temps. Stressée que j’étais, une bière ne m’a pas fait de mal. Et puis, j’y suis arrivée, mais toi t’étais juste pas encore là. Quand on dit que dans ces moments là les minutes deviennent des heures, c’est effectivement le cas. Je n’osais même pas regarder les gens rentrer, au pire ça serait toi et je baisserai bien les yeux. Et t’as finis par arriver (entre temps j’avais peut être choisi l’option de m’évader en discret mais bon…). On a discuter, encore. De tout et de rien. Un verre et une bière. Et là, l’appel de la cigarette est venu tellement fort dans mon cerveau, que j’ai dû interrompre la conversation. Sauf que toi, t’as pas été avec moi. Parce qu’enfaite, tu ne fumes pas. C’était seulement pour venir me parler. Et là, vraiment, j’ai pas gérer. Les papillons m’ont bousillés le bide. Mais littéralement. Mon coeur battait à mille à l’heure. Et je te regardai, parler, parler, parler parce que j’avais vraiment peur que tu me lâches. Alcoolisés, nous nous rendîmes dans un autre bar. Et là, finis les doutes. J’étais bien avec toi, et j’ai l’impression que toi aussi. Mais je voulais vraiment faire les choses bien. Vraiment. Je faisais tellement de merde autour de moi ces derniers temps, que je voulais pas que tu fasses partie du lot des « mecs pour remplacer la solitude qui me détruit ». Alors malgré tes « je crève d’envie de t’embrasser », j’ai tenu. Et c’était dur, mais teeeelllllllement. Mais le simple fait de pouvoir te tenir dans mes bras, sentir ton odeur, et surtout, monter sur la pointe de mes pieds. Ca m’avait suffit.
Ou pas faut croire. Accompagnée à ton bras, ma nuit de « bousillage de bide » venait de commencer. Et putain, jamais j’aurai voulu me casser de ce lit. Alors me faire réveiller avec une reprise de « bang bang », un torse nu, et toi me souriant, ça m’a vraiment bousillée. Parce que, réellement, je gère pas du tout ton absence. Alors j’écris de la merde. J’essaie de me protéger aussi. Mais tu n’imagines même pas à quel point t’as laissé ton empreinte.
« - Et toi tu sais pas dans quoi tu t’embarques »
« - Mais toi non plus »