Adieu tristesse
" Dans une indécision la plus totale, tu fus capable de mettre un point ".
Je ne sais plus très bien quel jour c’était, on va dire un mercredi (ça fait milieu de la semaine et ça me plaît bien). Je me rappelle encore de quelle manière j’étais habillée, drapée d’un haut blanc à moitié transparent, ma clope fumante dans ma main droite. Toi je ne sais plus. Bref, j’attendais, là, près d’une fontaine, que ma meilleure amie veuille bien finir de travailler pour que l’on puisse encore s’apitoyer sur nos sorts (ouais, à 18 ans, nous ne savions faire que ça). Je t’avais croisé une ou deux fois auparavant, pas plus. Pourtant, avec ta démarche légèrement alcoolisée, tu es passé devant moi ce jour-là. Tu t’es arrêté. Je ne me souviens plus tellement ce qu’on a pu se dire, mais je sais que je me sentais relativement en confiance. Quand j’y repense, tous ces couples qui racontent comment ils se sont rencontrés la première fois. C’est du n’importe quoi. Oui, l’endroit, avec qui, ce qu’on faisait. Mais les premières rencontres ne restent pas dans notre mémoire. C’est juste des souvenirs beaux à raconter (et surtout à moitié inventés).
Je ne vais pas m’y attarder pour l’instant, je risque de vous dégoûter pour la suite.
Mais comme mon coeur est gelé, je ne risque rien.